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Photo du rédacteurJean-Marc Thobois

Transmettre le dépôt : la chaîne qui ne fut jamais rompue


"Comment se transmet aujourd'hui la foi juive aux jeunes générations ?"


Mon interlocuteur, un juif américain installé en Israël depuis quelques années, me répond : "En abordant ce sujet, tu touches au problème numéro un du peuple juif, notamment aux Etats-Unis !"


Etude de la Torah au Mea Shearim (Crédit : U.S. Embassy Tel Aviv)

Pour sa part, un autre ami juif religieux affirmait : "Même pour les juifs religieux, nous sommes confrontés au choc du monde moderne et à son impact quasi irréversible sur notre jeunesse, de sorte que les plus grands rabbins du monde entier se concertent sur ce sujet. La transmission du judaïsme de génération en génération, dans les pires conditions, fut le secret de la survivance de notre peuple et maintenant que nous-mêmes sommes rassemblés sur notre terre, nous commençons à avoir des problèmes à cet effet !"


Le peuple d'Israël n'est pas le seul à faire face à ces difficultés. Le monde chrétien l'est aussi ; même dans le monde évangélique, la question de la survivance de la foi est posée. Notre temps voit se développer une vague de religiosité de pacotille, ce que l'on pourrait qualifier de "supermarché religieux".


Le "divertissement", au sens pascalien du terme, notamment au travers de la télévision, précipite ce mouvement que l'apôtre Paul définit comme étant "la grande apostasie". Pour tenter de contrecarrer cette dérive, les responsables des églises multiplient les activités divertissantes : spectacles, concerts de musique moderne, mimes, danses et même clowneries, espérant ainsi que les jeunes des églises seront moins tentés d'aller chercher ailleurs ce qu'ils ont chez eux !


Ainsi, on offre aux jeunes des églises de mauvais spectacles, malgré l'accent mis sur la nécessité de 'formation d'artistes chrétiens" qui pourtant, restent en général bien en-dessous de ce qu'on trouve hors des églises. Les jeunes, épris de ces choses, ne s'y trompent pas ! Ils font vite la différence entre la médiocrité du divertissement ainsi proposé et la qualité de ce qu'on leur offre hors du milieu de l'église. De sorte que l'on précipite un peu plus le mouvement même que l'on cherche à enrayer.


On ignore ensuite le fait que la "culture" n'est pas neutre et que toute expression culturelle ou artistique n'est pas propre à véhiculer et transmettre le message divin. Certaines expressions artistiques sont même franchement incompatibles à une telle transmission. Ainsi, la Bible interdit-elle toute représentation des choses célestes par le moyen des arts plastiques (les chérubins étant une exception à partir de laquelle on établit une règle). On oublie également que la fin ne justifie pas les moyens en matière spirituelle et que le problème est ailleurs. L'évangile déclare : "Si le sel perd de sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ?" Les pitoyables efforts visent en fait, à faire oublier que la plupart du temps le sel des églises a perdu sa saveur.


Il y a bien longtemps que le grand homme de Dieu que fut David du Plessis, mettait en garde les auditeurs par cette boutade : "Dieu n'a pas de petits-fils, il n'a que des fils et des filles..." Il en est comme des Israélites qui, après la mort de Josué, ne connaissaient plus l'Eternel, ni les grandes choses qu'il avaient faites pour Israël. Certes, l'éducation est importante, mais elle ne saurait se substituer à une rencontre personnelle avec Dieu, dans un cadre familial et ecclésial où se vit une spiritualité profonde.


Peu avant sa mort, le professeur Jacques Ellul, grand penseur protestant, affirmait : "Nous sommes aujourd'hui, nous les chrétiens, dans une situation de diaspora spirituelle. Autrefois, la société était non pas chrétienne, mais christianisée. Les valeurs de l'évangile étaient celles de la société qui donc était bienveillante envers quiconque tentait de les vivre. Aujourd'hui, ces valeurs sont rejetées, parfois même avec agressivité. Comme le peuple d'Israël dans la diaspora, l'église se trouve maintenant dans un environnement hostile de la part de la société en général". En cela, Israël est pour nous un exemple et un signe d'espérance : saurons-nous faire aussi bien que ce qu'il a fait ?



Article paru dans le keren n°42 : Instruis l'enfant dans la voie qu'il doit suivre


Bar Mitzvah au Kotel

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1 Comment


donald gaudreault
donald gaudreault
Jul 17, 2021

Sur Youtube, l'enseigne de M.Thibois ,sur La Technique #2 , sa résume un peut vos quelques lignes agréable à lire.

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