Israël et les Druzes : un avenir commun ?

Ces dernières semaines ont été marquées par des déclarations du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en faveur d’une protection civile et militaire des Druzes de Syrie.

En effet, cette communauté issue d’un islam primitif mêlé d’orientalisme est considérée comme hérétique par les courants principaux de l’Islam.

Or, depuis maintenant plusieurs mois, un conglomérat de milices islamistes plus ou moins radicales ont pris le pouvoir en Syrie, en renversant le gouvernement de l’alaouite Bashar Al Assad (les alaouites sont également une minorité musulmane considérée comme hérétique. Ils peuvent notamment boire de l’alcool…).

Ces derniers jours, les milices islamistes du gouvernement semblent vouloir prendre le contrôle de la région sud du pays, peuplée principalement de Druzes, qui échappent encore au contrôle du nouveau gouvernement. Toute la région au sud de Damas est ainsi concernée, dont la zone frontalière avec Israël (Golan).

C’est ainsi que les intérêts de l’état hébreu croisent ceux de la communauté druze : les deux camps ne veulent pas d’un contrôle de cette zone par les islamistes ; les Druzes par peur d’une persécution féroce, Israël par crainte de la présence de milices islamistes djihadistes à ses frontières.

De plus, la communauté druze israélienne (environ 120 000 personnes) a de nombreux contacts et liens familiaux avec les Druzes de Syrie, présents parfois à quelques centaines de mètres de l’autre côté de la frontière. Les Druzes israéliens sont très intégrés et appréciés en Israël.  

Ces derniers mois, le Moyen Orient est en pleine recomposition : l’axe iranien a été fortement affaibli au Liban, renversé en Syrie où les Turcs avancent leurs pions grâce au nouveau gouvernement islamiste à leur solde. Les Turcs avancent également dans le Kurdistan, en attaquant les Kurdes syriens et irakiens. Israël profite de la chute d’Al Assad pour détruire des quantités d’armes lourdes de l’armée syrienne et créer une zone « démilitarisée » à sa frontière avec la Syrie.

Dans ce contexte, en soutenant les Druzes syriens, Israël se pose en protecteur des minorités du Moyen Orient (Israël est très proche également des Kurdes) et surtout, s’assure une stabilité à sa frontière en créant une zone fortement démilitarisée, voire peuplée de populations qui lui sont favorables. 

Toujours est-il que le gouvernement israélien a menacé la Syrie d’intervenir militairement pour protéger les Druzes, lors de confrontations armées ces derniers jours, dans la banlieue de Damas.

Par ailleurs, des dizaines de tonnes d’aide humanitaire financée par la communauté druze israélienne est parvenue aux Druzes syriens. Scènes étonnantes que de voir des camions avec des drapeaux israéliens ou encore des drapeaux de l’état hébreu être dressés dans les villes syriennes druzes ! 

Dans le même temps, en Israël, un attentat terroriste a été commis par un terroriste druze israélien vers Haïfa. Il a été neutralisé par un agent de sécurité… druze israélien. Dans la foulée, les leaders religieux de la communauté druze ont fait entendre leur voix pour dénoncer cet attentat qui « ne représente pas la communauté druze ». Ces leaders ont d’ailleurs déclaré bannir le terroriste de leur communauté et lui refusent une sépulture sur leurs terres. 

Ainsi sont les druzes : patriotes et attachés à leurs bonnes relations avec l’état hébreu, qui les protège en Israël et peut-être prochainement, en Syrie également.

Courte présentation de la communauté druze :

Si les Bédouins sont les citoyens non-juifs éprouvant le plus de difficultés à s’intégrer, les Druzes eux, sont sûrement ceux qui s’intègrent le mieux dans la société israélienne. Environ 120 000 Druzes habitent le nord d’Israël, dans la région de la frontière syrienne. 

Les Druzes sont issus d’un islam primitif, mêlant des éléments de croyances orientales assez mystiques et mystérieux, car la religion est inaccessible pour les non-initiés. La particularité des Druzes, c'est qu’ils sont extrêmement loyaux au pays dans lequel ils se trouvent. Ainsi, les Druzes israéliens sont pleinement citoyens et intégrés à la société, bien qu’ils conservent logiquement leurs particularismes culturels, religieux… 

La grande majorité des jeunes garçons druzes servent dans l’armée et pour beaucoup, poursuivent leurs carrières dans ce domaine ou dans la police. Depuis 1957, sur demande de leurs leaders, les Druzes ont demandé et obtenu le devoir d’effectuer le service militaire au sein de l’armée israélienne. Il n’est pas rare de voir des Druzes se hisser à de hautes fonctions dans les domaines du politique ou de la défense. 

Si la loi sur l’Etat-nation juif de 2018 a provoqué quelques mécontentements au sein de la communauté (certains se sentant considérés comme « citoyens de seconde zone «), les Druzes demeurent des citoyens pleinement partie prenante de la vie publique israélienne et fiers de leur pays.