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Photo du rédacteurEthan Zeev

Chrétiens et soldats de Tsahal : est-ce vraiment incompatible ?


Le monde parle d’Israël comme d'une superpuissance dans le milieu technologique ainsi que comme un pays puissant sur le plan militaire (18ème au classement des puissances militaires d’après Atlasocio). Ce pays est constamment en guerre, ou du moins en danger permanent, depuis la proclamation de son indépendance du fait des nombreuses menaces qui l'entourent... C'est pour cette raison que le service militaire obligatoire a été instauré dès 1949 pour les hommes comme pour les femmes ayant atteint la majorité (environ 30 mois de service pour les hommes, 24 pour les femmes).

Tout israélien passe inévitablement par cette étape importante de la vie, sauf cas exemptés : ultra-orthodoxes, femmes enceintes ou mariées, arabes israéliens, personnes présentant des troubles physiques ou mentaux.... Aussi, l'armée en Israël, c'est bien plus qu'une expérience. C'est une école qui permet de grandir, de se construire et surtout de se réunir sous les couleurs du drapeau bleu et blanc.


Nous avons voulu en apprendre davantage, notamment sur la vie d’un soldat servant dans cette armée, tout en étant chrétien. Nous vous proposons une courte interview de deux jeunes soldats français et chrétiens, effectuant leur service militaire à Tsahal.

L’un sert dans une unité spéciale anti-terroriste de section de combat souterrain de la brigade Kfir, appelée sayeret Haruv, l’autre dans un régiment d’infanterie de la brigade Nahal.



Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots, une journée type dans l’armée Israélienne ?


- Notre réveil a lieu entre 5 heures et 6 heures du matin. Bien évidemment, tout dépend des semaines et des activités. Ensuite, nous avons un temps pour nous préparer ainsi que pour ranger nos chambres. Un temps de prière de 40 minutes est accordé à tous les religieux, puis nous allons déjeuner. L’après-midi, nous nous préparons pour partir au stand de tir. Arrivés sur place, nous préparons le stand, recevons les consignes et nous effectuons quelques séries de tirs. La fin de l’activité se situe vers 18 h 30 avec le rangement du stand et le retour à la base. Puis, une fois revenus à la base, le sport étant obligatoire une fois par jour, nous effectuons soit de la course soit du renforcement musculaire. Pour finir la journée, nous récupérons nos téléphones pour appeler nos familles car nous ne l’avons pas durant la journée. L’heure du coucher est vers 22H30 pour avoir au minimum 7 heures de sommeil.


- La journée type au sein d’une unité spéciale peut également varier en fonction du programme, mais elle pourrait ressembler à cela. Lever à 6 h. Temps de préparation puis de rangement et nettoyage des toilettes ou de l’extérieur. Le repas à 8 h 30 et il est suivi des premiers cours (de typographie et d’orientation en ce moment) jusqu’à 12 h. L’après-midi, reprise des cours jusqu’à 17 h pour enfin aller sur le terrain jusqu’à souvent 2 h du matin.



Quelles compétences sont mises le plus à l’épreuve ?


- Je dirais la force physique mais aussi et surtout le mental. Je pense que le moral est important pour ce qui est de recevoir des ordres, de n’avoir presque pas de temps libre ni de téléphone. De plus, une bonne compréhension, la prise d’initiative et la cohésion de groupe sont vitaux pour avancer.


- La vie commune est l’un des aspects les plus importants : vivre avec les autres, former une équipe où l’on puisse se compléter les uns les autres et se protéger sur le terrain.



Aujourd’hui, regrettez-vous d’avoir fait l’armée ? Si c’était à refaire le referiez-vous ?


- Non, Je n’ai pas de regrets. C’est un monde que l’on découvre et où il faut s’adapter. En plus, une des motivations pour faire mon service militaire est de le faire pour Dieu et pour Israël.


- Non je ne regrette pas de faire l’armée. Je pense qu’il s’agit d’une bonne école pour la vie dans tous les domaines, notamment pour repousser ses limites et pour se débrouiller seul, pour vaincre les difficultés et ne jamais dire que c’est impossible et évidemment, pour apprendre la discipline.



Auriez-vous préféré faire des études au lieu de faire votre service militaire ?


- C’est une opportunité donnée par Dieu et je l’ai suivie. Si j’avais pu choisir, oui j’aurais bien aimé faire des études en France. Cependant, en Israël, nous pouvons obtenir des aides financières pour faire nos études après l’armée.


- Non, c’est une bonne préparation pour les études et pour la vie. C’est mieux de faire l’armée avant pour en sortir grandi et faire des études après.



Quels sont les points positifs et négatifs du service militaire ?


- Pour les points négatifs, je pense tout d’abord à l’organisation, au mauvais côté de la mentalité israélienne d’être en permanence en groupe et sans aucune individualité. Je trouve que cela ne laisse pas de place à l’initiative. De plus, la discipline israélienne est un peu laxiste, et l’on se trouve parfois face à des inégalités de la part de l’armée, qui ne récompense pas assez les bons soldats et met tout le monde au même niveau : c’est un des points noirs de l’armée.


- Les points positifs, c’est que tout le monde se retrouve dans une équipe soudée, où l’officier se met au même niveau que les soldats. Le service militaire nous permet de grandir, de nous débrouiller seuls dans une base inconnue avec des gens inconnus. L’armée change les personnes et change le collectif. Enfin, je dirais qu’elle possède un professionnalisme différent de celui de la France.



- Le point positif, c’est de pouvoir aider le pays ; c’est grâce à nous et nos camarades que le pays est défendu.


- Le point négatif est que le service militaire te prend deux ans et demi de vie intensive sans avoir beaucoup l’occasion de voir ta famille.



Qu’est-ce que TSAHAL a de différent par rapport aux autres armées du monde ?


- Je pense que l’aspect religieux, dans les cérémonies à tous niveaux, est la différence la plus flagrante avec les autres armées. Au niveau des prises d’initiatives et des techniques de combat spécialisé, TSAHAL semble avoir un avantage sur les autres armées.


- L’amour du pays est la valeur mise en avant par tous les soldats et ceci n’est pas forcément comparable dans les autres armées du monde. Beaucoup de soldats font leur service militaire pour servir leur pays. Le professionnalisme, également, est un plus. Mais dans le négatif, je pense que beaucoup de soldats sont jeunes et pas forcément faits pour l’armée, par rapport à d’autres armées du monde.



Le fait d’être chrétien vous a-t-il posé des problèmes ? Avez-vous bien été intégrés par rapport à la majorité juive ?


- Non, je n’ai eu aucun problème. Dans l’armée, il y a très peu de chrétiens et les Israéliens sont beaucoup dans l’incompréhension de savoir ce que l’on fait là en tant que chrétiens. Nous sommes bien intégrés et nous avons un temps de prière, le matin, comme tous les autres membres de divers horizons religieux. Ils ont un calendrier chrétien afin de respecter les fêtes chrétiennes en plus des fêtes juives. Israël est un pays religieux donc, les signes religieux sont autorisés comme la barbe, par exemple. Parmi les soldats, beaucoup sont interpellés, intéressés et curieux de savoir que l’on est chrétiens.


- Non, le fait d’être chrétien n’a pas été du tout un problème. Les gens sont intrigués par cela justement. Ils sont souvent très contents de voir des personnes d’autres religions. De plus, il s’agit d’une bonne expérience d’être avec des juifs et de mieux connaître leur religion au quotidien.



Ainsi, le service militaire, que ce soit en Israël ou dans un autre pays, permet au jeune de s’ouvrir au monde. C’est une expérience qui fait grandir et évoluer l’être humain. Mais le service militaire est bien plus qu’une obligation en Israël. C’est un devoir que la plupart des jeunes Israéliens effectuent avec fierté pour servir leur nation.



I. combattant de Kfir et Y. (alias Nolan Le Lan), combattant de Nahal

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